Thématiques d'ateliers


À l'ULiège, quatre grandes thématiques d'ateliers sont donc proposées :

Habitat, habiter  
+

habiter la ville demain : observer, comprendre, proposer.

Les étudiant·e·s abordent une thématique fondamentale et d’actualité de l’architecture : l’habitat et l’habiter,au sens large et complexe des termes.

Fondamentalement, le logement sert de point d’accroche, mais le thème concerne aussi tous les lieux et itinéraires du quotidien formant le cadre de vie, le milieu dans lequel chaque homme vit. Les espaces dans leur matérialité, mais aussi les rapports complexes et dynamiques que les habitants entretiennent avec ces espaces. Loin d’être sujets évidents, l’habitat et l’habiter ont connu des modifications profondes et multiples depuis la révolution industrielle (formes, compositions, équipements, modes constructifs, pratiques des lieux...). Des modifications qui, pour certaines, se sont naturalisées jusqu’à favoriser une standardisation de l’architecture, à rebours de la diversification croissante des modes de vie. Mais aussi, des modifications qui sont reconnues insoutenables à terme du point de vue environnemental et socio-économique.

Abordant frontalement ces problématiques, ces ateliers ont en commun de questionner l’habitat et l’habiter contemporains en opérant deux grandes mises à distance critique : par rapport aux héritages modernes (typologies, dimensionnements, compositions, confort...), et par rapport aux évolutions actuellement à l’œuvre (développement durable, énergie, mondialisation, normalisation...).

Pour ce faire et pour ancrer ces questionnements dans une certaine réalité de la pratique professionnelle et habitante, divers outils seront progressivement et/ou différemment mobilisés au fil des quadrimestres. Des outils d’architecture bien sûr (composition spatiale, représentation, histoire et théorie de l’architecture...), des outils techniques (simulation thermique dynamique, analyse de cycle de vie et économie du projet), des outils sociologiques (observation, entretien, marche exploratoire, relevé habité...), des apports théoriques (séminaires, lectures, conférences...) ou encore des rencontres (visites, voyages d’étude,...). Il s’agira ainsi d’aborder progressivement la complexité de l’habiter, d’en questionner et déconstruire les lieux communs et les modèles dominants, d’explorer des réponses architecturales possibles à divers enjeux majeurs de l’habitat et de l’habiter, mais aussi, plus fondamentalement, de questionner le rôle sociétal de l’architecte et l’architecture dans une perspective réflexive et engagée.

Réécritures  
+

repenser et redessiner l’héritage du passé.

Présente tout au long de l’histoire, la réutilisation du bâti existant devient aujourd’hui une part essentielle de l’activité des architectes en réponse à des impératifs écologiques et économiques de plus en plus prégnants. Or, concevoir la réutilisation implique le développement de compétences spécifiques, en termes culturels, techniques et sensibles. Ces compétences ne sont pas fondamentalement différentes de celles qu’appellent la conception de bâtiments ou ensembles neufs, dans le sens où ceux-ci s’inscrivent invariablement dans un existant, fût-il exclusivement naturel. Mais leur spécificité est proportionnelle aux valeurs patrimoniales dont le bâti existant est porteur.

Le XIXe siècle avait développé, dans un contexte politique marqué par les nationalismes, une discipline spécifique pour la conservation ou la restauration des monuments historiques – corpus réduit d’édifices considérés exceptionnels en raison de leurs valeurs historiques ou esthétiques. Aujourd’hui, la démarche de reconversion ou adaptive reuse s’applique à l’ensemble, ou presque, de l’environnement bâti existant porteur de valeurs non seulement culturelles, mais aussi économiques et sociales. Face à ce patrimoine élargi, englobant une diversité croissante en termes typologiques et chronologiques, la démarche de reconversion se situe à l’intersection de la conservation et de l’architecture, et fait appel tant à la rigueur de la lecture historique et archéologique qu’à la créativité et la vision prospective.


C’est dans cet esprit qu’est conçu le programme de la filière Réécritures, à travers des ateliers et cours théoriques offrant des visions contrastées et complémentaires de la reconversion d’un bâti à valeur patrimoniale variable. Les ateliers Reconversion: Oversize (Q2) et Iacobus (Q4) ont en commun une ouverture internationale et abordent toutes les échelles, depuis le territoire jusqu’au détail. Centrés respectivement sur l’expérience de terrain et l’approche conceptuelle, l’atelier Pratique du chantier et de la restauration du bâti ancien (Q1) et le workshop Relectures développent plus précisément des compétences spécifiques, au service des processus d’étude critique et de conception.

Comme l’exprime Rodolfo Machado dans le texte fondateur cité en exergue, « Old buildings as Palimpsests », le bâti ancien est un donné porteur de sens, stratifié au cours du temps. Perpétuer, enrichir, ou transformer cet équilibre constitue toujours, quelle que soit la posture adoptée, une réécriture.

Remodelling is a process of providing a balance between the past and the future. In the process of remodelling the past takes on a greater significance because it, itself, is the material to be altered and reshaped. The past provides the already written, the marked ‘canvas’ on which each successive remodelling will find its own place. Thus the past becomes a ‘package of sense’ of built up meaning to be accepted (maintained), transformed or suppressed (refused).
Rodolfo Machado, « Old Buildings as Palimpsests », Progressive Architecture, 11, 1976, p. 27.

Espaces politiques  
+

pour une architecture engagée, ancrée et partagée.

Prenant acte de la fragilisation des devenirs humains et non-humains, cette filière invite à questionner le rôle de l’architecte dans la société et ses leviers d’action sur celle-ci, prenant ainsi en compte la dimension politique de l’architecture.

Il s’agit, au travers des ateliers proposés pour les quatre quadrimestres du cycle de Master, d’explorer, dans un processus itératif et abductif, les enjeux politiques présents à toutes les échelles et toutes les temporalités du projet :

  • du grand paysage au détail constructif ;
  • en amont ou en dehors de la commande, et jusqu’au projet habité.

La filière «Espaces politiques » propose de mettre les étudiants en capacité de participer, au travers des compétences  spécifiques de l’architecte, à l’émergence de devenirs émancipateurs et de récits désirables, ancrés dans l’épaisseur des réalités matérielles, sociales et culturelles d’un territoire. L’intelligence collective est une valeur centrale de la filière. Il s'agit de construire avec et pour des habitants humains et non-humains ; dans ce sens, conscience collective et conscience individuelle doivent se construire ensemble et se nourrir mutuellement.

Territoires en transition  
+

villes et territoires face à la transition sociale, environnementale, et économique

Villes et territoires face à la transition sociale, environnementale, et économique

 

Retour vers le descriptif complet du programme du master en Architecture

Partagez cette page